Quel est l’impact de la hausse des prix du pétrole sur les prix de mon billet d’avion ?
Publié le 19 avril 2022Ce n'est une surprise pour personne : depuis quelques années, les prix du baril de pétrole connaissent une augmentation très marquée. Depuis quelques mois, ce phénomène s'est encore accentué. Quels sont les facteurs qui expliquent une telle flambée des prix des carburants ?
Tout d'abord, cette crise n'est pas propre à la France. Il s'agit d'une crise internationale, que l'on retrouve dans tous les pays d'Europe à des niveaux plus ou moins marqués, mais aussi dans d'autres pays du monde, comme les États-Unis, le Canada ou certains pays africains.
Si la hausse des prix du pétrole n'a pas encore atteint des niveaux records et qu’elle est loin d'être comparable aux chocs pétroliers des années 1970, il n'en demeure pas moins qu'elle touche pratiquement tous les Français dans leur vie quotidienne.
Les principales raisons qui ont conduit à l’augmentation soudaine des prix du carburant, pétrole et gaz, ce sont les deux crises mondiales de ces dernières années : la pandémie de COVID-19 et la guerre menée par la Russie en Ukraine. Ces deux crises successives ont eu des conséquences directes sur le commerce mondial, en particulier celui des matières premières et des énergies fossiles.
À l'approche des vacances d'été, une question est sur toutes les lèvres : cette hausse soudaine aura-t-elle un impact sur les prix des billets d’avion ?
Sommaire :
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Un impact du pétrole à mesurer selon le type de vol
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L'action des assurances pour contrôler les prix des billets
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Les compagnies aériennes qui font le choix de réduire leur marge
1. Un impact du pétrole à mesurer selon le type de vol
Tout d'abord, il est important de comprendre que la part du prix du carburant sur le prix d'un billet d’avion est fluctuante. Cela dépend bien évidemment de la compagnie aérienne, qui réalise une marge plus ou moins importante sur le prix du billet en fonction de sa politique tarifaire, mais aussi du type de vol.
Le coût du carburant n'est pas amorti de la même façon sur un vol long courrier que sur un vol court-courrier. On estime que, pour un vol long-courrier, la part du prix du pétrole atteint 35 à 45 % du prix du billet d’avion. En ce qui concerne les voyages court-courriers, celui-ci ne représente que 25 à 35 % du coût du billet payé par le passager.
Ainsi, selon la longueur du voyage en avion, la proportion payée par le passager pour l'essence de l'avion peut quasiment varier du simple au double. L'augmentation des prix du pétrole aura donc un impact plus fort sur les vols long-courriers que sur les vols court ou moyen-courrier.
2. L'action des assurances pour contrôler les prix des billets
Il ne faut pas croire que les compagnies aériennes ont été prises au dépourvu face à cette crise énergétique. La plupart d'entre elles ont su l'anticiper et ont pris leurs dispositions en avance.
Ainsi, elles sont nombreuses à avoir souscrit des assurances spécifiques, qu'on appelle « hedging », afin d'amortir une éventuelle hausse des prix du baril de pétrole en cas de crise. Cela permet aux compagnies aériennes d'être remboursées par les assurances, et d'éviter de devoir compenser l'augmentation du prix de l'essence en la répercutant sur les billets d’avion.
Même si elles sont temporaires, ces mesures permettent d'éviter une flambée soudaine des prix pour partir en voyage. En moyenne, on considère que ces contrats d'assurance ou « hedging » ont une durée comprise entre six et neuf mois. De nombreuses compagnies aériennes ont fait ce choix — c’est notamment le cas d’easyJet, de Ryanair, d’Air France-KLM ou de la Lufthansa. En voyageant auprès de ces compagnies, vous ne devriez donc pas constater de hausse des prix des billets d'avion cet été.
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3. Les compagnies aériennes qui font le choix de réduire leur marge
Le « hedging » n'est pas la seule solution pour éviter de faire grimper les prix des billets d'avion. Les compagnies aériennes peuvent également choisir de diminuer leur marge pour ne pas avoir à augmenter leurs tarifs. Bien évidemment, ces mesures sont également temporaires, et il y a fort à parier que les compagnies aériennes ayant fait ce choix finiront à terme par augmenter les prix des billets d’avion si le prix du baril de pétrole ne baisse pas.
D'autres compagnies choisissent quant à elles de revoir leur offre à la baisse et de renoncer à desservir certaines destinations. C'est par exemple le cas d’Alaska Airlines. Pour rentrer dans ses frais malgré l'augmentation des prix du pétrole, la société américaine a choisi de ne maintenir ses vols que vers les destinations qui lui semblaient indispensables, et qui continueront à être attractives pour les passagers en dépit de la hausse du coût du billet.
Face à la crise sanitaire de la COVID-19 qui s'éternise, face à la terrible guerre en Ukraine dont les répercussions sont mondiales, les compagnies aériennes adoptent différentes positions afin de juguler la hausse des prix des barils de pétrole. Chacune a fait le choix qui lui semblait le plus judicieux : assurances, baisse des marges, baisse de l'activité, augmentation du prix du billet d’avion…
Face à ces différentes attitudes, le passager est donc libre de choisir s'il est prêt à mettre la main à la poche et à payer son vol plus cher pour partir en voyage. Pour certains dont le budget vacances est extensible, ce n'est pas un problème. Pour d'autres qui n'ont pas forcément les moyens de payer plus cher, il est donc recommandé d'étudier la position des différentes compagnies — quitte, éventuellement, à modifier son voyage ou à changer de destination en privilégiant cette année un vol moyen-courrier ou court-courrier pour partir en vacances.
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